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10 points-clé pour réussir ses photos panoramiques (Partie 1)

La photographie panoramique est une approche particulière de la photo. L’objectif est de mettre en valeur une scène large ou haute, ou de jouer sur le cadrage pour magnifier un sujet. Le format allongé de la photo est le point commun à toutes les photos panoramiques. Le panorama peut être horizontal ou vertical.

Il existe 3 types de photos panoramiques:

– celles que l’on obtient avec un appareil spécialisé (il prend une image en faisant pivoter l’objectif )
– celles que l’on obtient en recadrant une image au format standard (exemple)
– celles que l’on obtient par assemblage logiciel.

Dans cet article, nous allons parler de la photographie panoramique par assemblage. C’est cette technique que j’utilise le plus souvent (voir mes photos panoramiques sur mon blog Panoramik), car avec un peu de méthode elle est simple à mettre en oeuvre et donne de très bons résultats!


1. Choix de l’appareil et d’une focale

Je ne parlerai pas ici des appareils dédiés à la photo panoramique, ils sont fort chers et donc peu utilisé par le photographe lambda…
A priori, n’importe quel appareil photo numérique peut faire l’affaire ; je préconiserai un reflex pour ses possibilités « manuelles » (cf. plus bas) et un objectif grand angle (une focale de 30/35mm eq 24×36) me parait idéale ; une focale plus courte engendre des déformations trop importantes (horizon courbé par exemple), une focale trop longue ne permet pas de garder un premier plan (sauf en faisant un panoramique sur 2 niveaux)

L’objectif utilisé doit avoir le moins de vignettage possible, ce qui serait problématique lors de la juxtaposition et de la fusion des images.

NB : ne pas utiliser la fonction panoramique éventuellement intégrée dans certains compacts… un ordinateur et un bon logiciel feront bien mieux que le petit processeur et le petit microgiciel de votre appareil 😉

2. Trouver un sujet

Tout ou presque peut être photographié en panoramique, l’idéal étant cependant une scène « allongée » soit horizontalement (paysage, intérieur d’une pièce…) soit, et on y pense moins, verticalement (bâtiment, arbre, escalier…).

Il faut avoir l’œil panoramique et penser panoramique… la composition de la photo ne diffère pas tellement d’une photo « normale » à ceci près que la sacro-sainte règle des tiers n’est pas simple à appliquer à mon avis… on aura plutôt une lecture gauche/droite ou 1er plan/arrière plan en face d’une photo panoramique.

Il est important, et ce n’est pas toujours facile, d’incorporer un premier plan dans la composition de la photo ; cela donne de la profondeur à l’image. Je dis « pas toujours facile » car dans la réalité notre œil de photographe est souvent attiré par une scène lointaine lorsqu’on pratique la photographie panoramique. Or si le paysage est beau au loin, le premier plan est parfois anodin voire peut gâcher la photo.

Incorporer des sujets en mouvement complique la chose. En effet, si un élément se déplace dans une zone de chevauchement entre 2 photos, on obtient un « fantôme ». Il faut une exacte concordance entre 2 images pour que la fusion soit parfaite. Ainsi un personnage qui s’est déplacé entre les 2 photos apparaît souvent en filigrane sur le panorama final.
Plusieurs solutions pour éviter le problème :

– Eviter les sujets mobiles !!
– Attendre qu’ils soient dans une zone sans chevauchement.
– Gommer les sujets avant assemblage, voire après.
– Le logiciel panorama factory gère mieux que les autres ce phénomène ; il adapte la fusion en fonction des différences entre deux photos.

3. Pied ou main levée ?

Le pied est bien sûr idéal, il permet une rotation de l’appareil en gardant la ligne d’horizon au même niveau et de ne pas bouger pour un panoramique nocturne. En plein jour, dans la pratique, on peut très bien s’en passer. Le risque de « bouger » en grand angle est faible même en diaphragmant beaucoup. Pour garder la ligne d’horizon, on peut s’aider des collimateurs autofocus l’appareil en est pourvu. Dans bien des cas, c’est suffisant.

4. Point nodal de l’objectif

Les spécialistes (les vrais !) en photo panoramique disent qu’il faut que la rotation de l’appareil se fasse autour du point nodal de l’objectif. Sans rentrer dans des détails techniques, il ne se situe pas au bout de l’objectif, ni au niveau du boîtier, il varie en fonction de chaque objectif et de la focale.
Sur un pied classique, l’axe de rotation passe par le boîtier. Il en résulte un décalage au niveau des perspectives entre les différentes photos, notamment pour les premiers plans bien rapproché. Il existe des trépieds spécifiques ou des bricolages (avec des équerres métalliques) permettant d’effectuer la rotation par le point nodal.

Dans la pratique, là encore le problème ne se pose pas souvent. Il faut simplement faire attention à main levée de tourner autour de l’appareil photo et non pas de faire tourner l’appareil autour de soi…

5. Mettre son appareil photo en mode manuel

L’appareil doit être en mode manuel pour retrouver une homogénéité de :

– exposition
– température de couleur
– Zone de netteté (hyperfocale et autofocus débrayé si possible)

En effet, des différences trop importantes se verraient au niveau de la fusion des images par le logiciel d’assemblage.

Une attention particulière est à apporter à l’exposition. La scène photographiée peut comporter de grandes différences de luminosité. Je préconise, soit de prendre la mesure sur la partie principale à vos yeux (mais avec un risque de surexposer certaines zones), soit de prendre la mesure sur la zone la plus lumineuse (avec un risque de sous exposition mais plus facile à récupérer ensuite). Vous pouvez aussi bracketer mais attention à ne pas mélanger les photos ensuite… vous êtes obligé de prendre les photos par série (soit expo normale, soit sur-exposée soit sous-exposée) et non en prenant la meilleure pour chaque image.

6. Prendre les photos

Prendre la série de photos en pensant à préserver des zones communes entre les photos (20 à 30% de chevauchement). Ne pas hésiter à prendre « large ». On peut toujours recadrer après ; par contre s’il manque un bout, c’est dramatique !!

Si l’appareil le permet, il faut évidemment shooter en raw, pour des raisons de qualité d’image et parce que certains logiciels (Panorama Factory et Autopano Pro) gère bien ce format en utilisant toute la dynamique du raw pour effectuer la fusion.

La suite demain sur Fotoforom

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